mardi 21 avril 2015

GR2 : Co-vision en Art-thérapie

Le GR2 est un groupe de recherche de l'association ARAT animé par Caroline Germain.
Il fait partie du CSRA (Comité Scientifique de Recherche Associative).



COMPE-RENDU DE LA CO-VISION DU 25/01/2015

Présentes : Caroline Germain, Bénédicte Carrière

Excusées :

Purita Munoz est grippée !

Amparine Tubau nous informe qu’elle ne fera plus partie du groupe de covision : en raison de la reprise de son travail de comédienne, elle n’exerce plus, actuellement, sa fonction d’art-thérapeute.


Nous nous retrouvons en nombre réduit pour cette quatrième co-vision. Nous en profitons pour nous connaître mieux et abordons ainsi une question qui fait débat depuis le début de nos rencontres, celle de l’intimité.
Pour ma part il est important, afin de ne pas être intrusifs envers les personnes que nous accompagnons, de ne pas chercher à leur arracher des vérités, comme des dents malades, et de leur garantir ainsi un espace psychique préservé. Par ailleurs, nous ne considérons pas que notre métier d’art-thérapeute, bien qu’éclairé par les concepts de la psychanalyse, ouvre à l’exercice de l’analyse des productions.

Nous somme quand même averties que cela se pratique dans certains courants.

Il nous faut nous entendre sur cette notion de l’intime.

Caroline propose de différencier le discours sur l’état émotionnel du discours collé aux faits, avérés ou non.
Dire son sentiment, ce n’est pas raconter l’indicible jouissance qui se rapporte parfois dans le fait divers sordide. Elle pose également une question qui parait légitime :
comment pouvons-nous demander à ces personnes en souffrance la livraison d’une intimité que nous ne leur offrons pas ? Caroline propose ainsi de pouvoir émettre, par touches singulières, quelques ressentis de notre contre-transfert, dans le but de ne pas trop désincarner le transfert.


Nous abordons dans l’après-midi une difficulté liée à certaines expériences désagréables en séance. Que se passe-t-il lorsque nous sentons brièvement basculer notre cadre interne parce que nous ne nous sentons pas, l’espace d’un instant, légitimes dans notre fonction ?

Parce que nous sommes surpris par une question qui nous sidère, parce que nous nous sentons impuissants face à la souffrance, parce que notre métier ne nous semble pas prendre en compte tout ce qui se produit lors d’une séance art-thérapeutique ?

S’agit-il simplement d’une défaillance de notre cadre interne ? Avons-nous à travailler en supervision ? Ou en analyse ?

La méconnaissance de soit semble poser ici la difficulté de se savoir manquant, sujet de désir, mais aussi sujet de la culpabilité, depuis notre inconscient que nous ne maîtrisons pas. Pour autant, est-il indispensable d’avoir effectué une analyse dans son intégralité pour pouvoir pratiquer notre métier d’art-thérapeute ? L’analyse peut en effet mettre à jour des fonctionnements internes particuliers, cependant elle n’offre pas nécessairement la certitude d’un apaisement de ces conflits...


Nous somme d’accord sur notre devoir d’humilité face à nos productions inconscientes dans l’élaboration de nos séances. Ces productions diverses font le lit de nos différences dans la pratique, mais également nos richesses, et ce n’est pas contradictoire.

Nous avons à céder sur notre supposé savoir afin que le patient ait aussi la possibilité d’évoluer...  en nous castrant.