mercredi 18 avril 2018

NDDL : l'injustice et le désordre

L'HUMEUR DU MATIN PAR GUILLAUME ERNER

L’intérêt historique de Notre-Dame-des-Landes n’est plus à prouver puisque cela fait 40 ans que ça dure, puisque ce nouveau Larzac existe désormais dans l’imaginaire collectif au même titre, même si ça n’est pas de la même façon, que Vaux-le-Vicomte.


Un protestant fait face aux forces de l'ordre le 11 avril 2018 à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes• Crédits : LOIC VENANCE - AFP

Il fallait intervenir à Notre-Dame-des-Landes…

Oui, il fallait intervenir, le gouvernement l’avait suffisamment répété : préférer l’injustice au désordre, et avoir aujourd’hui l’injustice et le désordre. L’injustice, je le rappelle à ceux qui ont raté les épisodes précédents, c’est la destruction des logis des occupants les plus modérés de la ZAD, et le désordre, c’est la multiplication des dreadlocks sur le site, lesquels s’affichent à la une du Figaro ce matin, ce qui doit être une première.

« Il faut faire évacuer les zadistes, ce sont des occupants sans droits ni titres, ils ne veulent être régularisés qu’à titre collectif » : ça, c’est le message qui a été seriné. Alors quelle solution ? Et bien elle est exposée dans l’excellent magazine, demeure historique, je ne sais pas si vous lisez ce journal spécialisé dans les châteaux ? Moi non plus.

Et que trouve-t-on dans ce magazine ? Et bien le récit de familles qui se démènent pour sauver des châteaux, des demeures historiques en France, qui le font en trouvant des formules originales : élevages, hôtels, en louant tout ou partie à des associations, et surtout, surtout, en concluant des baux emphytéotiques avec l’Etat. Ces baux emphytéotiques, sans faire de cours de droit de l’immobilier, permettent d’occuper sans acheter, de louer à l’Etat sur une très longue durée, 99 ans renouvelables.

Pourquoi ce qui est accordé aux châtelains ne le seraient pas aux zadistes ? Dans le cas des châteaux, ce sont des familles qui concluent ces baux. Pourquoi ne pas laisser la tribu des zadistes en faire de même ? L’intérêt historique de Notre-Dame-des-Landes n’est plus à prouver puisque cela fait 40 ans que ça dure, puisque ce nouveau Larzac existe désormais dans l’imaginaire collectif au même titre, même si ça n’est pas de la même façon, que Vaux-le-Vicomte.

Le gouvernement se grandirait en laissant NDDL comme espace d’expérimentation sociale. Personne n’est obligé de vivre comme des zadistes, mais tous, nous avons besoin de diversité sociale, car c’est cela une société : un espace ou vivent des châtelains et en même temps, j’ai bien dit en même temps, des zadistes.

Guillaume Erner
Docteur en sociologie et producteur des Matins de France Culture

Sources :
https://www.franceculture.fr/emissions/lhumeur-du-matin-par-guillaume-erner/lhumeur-du-jour-par-guillaume-erner-du-mercredi-18-avril-2018

lundi 2 avril 2018

Chapitre 8 : Le beurre et l'argent du beurre ! Art-thérapeute, un métier fantasmé ?


1. Le beurre et l'argent du beurre !
Les art-thérapeutes veulent être reconnus, respectés, participer à l'équipe pluridisciplinaire soignante car ils se plaignent que les portes de l'Hôpital leurs sont fermées.

Pensez-vous que les professionnels puisent faire confiance à des personnes qui se disent soignantes et en même temps sont coach, pratique le développement personnel, le bien-être, la spiritualité, l'art-thérapie en entreprise qui n'est autre que de la business-thérapie...?

Quand je parle des professionnels, il s'agit des psychiatres, des psychologues cliniciens, des infirmiers, des ergothérapeutes, des psychomotriciens, des éducateurs spécialisés. (bac+12, bac+5, bac+3).

Ces personnes multitâches, coach, développeur, chaman, facilitateur sont en plus art-thérapeute. Elles doivent choisir, car on ne fait bien qu'une chose à la fois !

Promouvoir l'art-thérapie et lui permettre d'acquérir ses lettres de noblesses passent par un ancrage dans les sciences humaines, un investissement dans le système universitaire L-M-D (Licence-Master-Doctorat) et par la création du DEA-T (Diplôme d'Etat d'Art-Thérapeute).

2. Art-thérapeute, un métier fantasmé ?
Nous voyons bien aujourd'hui, la multiplication des formations d'art-thérapeute qui délivrent des diplômes et des certifications qui ne sont reconnus que par l'organisme de formation qui les délivrent !
Cette pratique inflationniste de la planche à billet à pour finalité le discrédit du métier d'art-thérapeute, métier en devenir mais jamais abouti.
En donnant l'illusion d'un métier, les organismes de formation profitent de cette manne juteuse (la formation professionnelle) et mettent sur le marché chaque année des centaines de personnes mal formées qui vont rejoindre les métiers apparentés des professions libérales : voyante, magnétiseur, cartomancienne, détective, psychanalyste...

Les organismes de formations défendent bec et ongles leur pré carré et se partagent le gâteau de la formation d'art-thérapeute, elles ne souhaitent en aucun cas que l'on parvienne au DEA-T !


3. Le Comité Indépendant, de quelle indépendance s'agit-il ?
Ce comité a été créé par la FFAT le 25 novembre 2017.
Il regroupe la FFAT, le CNAT, les écoles d'art-thérapie !

Le Collectif National des Art-Thérapeutes créé par Arnaud Ginions le 15 avril 2017 à Lyon à la Friche Lamartine salle du Cirque avait pour finalité de se démarquer de la FFAT pour être indépendant. Il devait mettre en place le DEA-T et un syndicat indépendant d'art-thérapeutes, or il s'est rallié à la FFAT.

Les écoles d'art-thérapie sont représentés par AFRATAPEM-PROFAC-INECAT et aussi par IRFAT-SFPE-AT-SCHEME-ATEPP CEFAT Les Pinceaux-PUZZLE...

La FFAT pratique l'entrisme, il ne peut pas y avoir d'indépendance dans sa pratique, le CNAT d'Arnaud Ginions et Sandrine Badia, c'est déjà fait noyauter !

4. Les cercles parisiens 
Nous retrouvons les mêmes personnes à la table ronde de la FFAT, au CA de la SFPE-AT, au comité scientifique de PROFAC.
J'ai assisté à une table ronde de la FFAT avec ces personnes, elles ne s'entendent que sur une chose, que rien ne change pour continuer à prospérer sur la confusion du métier d'art-thérapeute.
Ce groupe FFAT/CNAT/Ecoles d'A-T va travailler à vérouiller le processus de formation du métier d'art-thérapeute.

L'espoir de voir un jour un Diplôme, un Métier, une Profession pour les art-thérapeutes semble s'éloigner de plus en plus !

Jean-Louis Aguilar / Art-thérapeute